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AUTREMENT DIT ]
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L'émission | L'interview
d'Hélène |
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L'émission
C'est
le mercredi 28 novembre 2001 qu'Hélène a été l'invitée de Massimo
Lorenzi sur la chaîne TSR (Télévision Suisse Romande). L'émission, diffusée
à 20h05, avait pour sujet : "Notre impossible amour pour les
stars".
Plusieurs
personnalités étaient présentes pour cette émission :
-
Albert du Roy, journaliste, auteur du « Carnaval des hypocrites »,
livre très critique sur le phénomène de la presse people.
-
Peter Rothenbühler, journaliste, spécialiste de la presse people en
Suisse.
-
Hélène Rollès, comédienne.
-
Alain Perroud, médecin psychiatre, auteur du livre "Tout savoir
sur l'anorexie et la boulimie" éditions Favre 2000
Hélène
a été interviewé pendant une dizaine de minutes sur l'impact de sa gloire
soudaine.
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L'interview d'Hélène
Voici
la retranscription de l'interview d'Hélène. Merci à Joël Matthey.
- Massimo Lorenzi : Hélène Rollès, bonsoir.
- Hélène Rollès : Bonsoir.
-
Massimo Lorenzi : Merci d'avoir fait le déplacement de Paris où vous êtes
encore une star même si l'on parle moins de vous. Il y a quelques années
vous avez été projetée au rang de star presque du jour au lendemain.
Est-ce que c'est un rêve que vous aviez depuis toute petite de devenir une
star, une idole ?
- Hélène Rollès : Non pas du tout. En fait, c'était pas vraiment
du jour au lendemain déjà parce que j'ai travaillé huit ans avant "Hélène
et les garçons" donc ça s'est pas quand même fait du jour au
lendemain même si c'est ça qui a fait que... Et puis, c'était quoi la
deuxième question ?
- Massimo Lorenzi : Qu'est-ce que ça fait soudainement de se retrouver
comme ça projetée? C'était quelque chose que vous rêviez?
- Hélène Rollès : Non, je rêvais d'être une chanteuse mais sans
savoir ce que cela comportait... enfin on s'imagine être chanteuse mais on
ne s'imagine pas que ça puisse nous arriver vraiment en fait.
- Massimo Lorenzi : Alors quand cette gloire arrive tout d'un coup vous
devenez quelqu'un d'incontournable, on voit votre photo partout, cette série
est diffusée presque dans le monde entier. Ce changement d'identité,
comment l'avez-vous vécu ? Est-ce que vous avez eu la sensation d'arriver
sur la planète des stars ?
- Hélène Rollès : Non, moi je l'ai vécu... enfin disons que c'était
surtout au quotidien. Ce qui est bizarre... enfin ce qui est drôle c'est de
s'habituer. C'est que tout le monde vous regarde dans la rue alors que la
veille personne ne vous regardait. Donc après, c'est dur de gérer la regard
de tout le monde. Alors au début...
-
Massimo Lorenzi : Qu'est-ce qui est le plus difficile à gérer là-dedans ?
- Hélène Rollès : Parce que l'on sait pas trop pourquoi les gens
vous regardent au début... enfin... comme moi je suis en plus timide, je
regardait mes chaussures et je ne savais pas trop si c'était du lard ou du
cochon et puis finalement aujourd'hui je le vis mieux parce que je me suis
habituée... donc c'est bonjour bonjour et puis voilà. Il faut s'habituer à
ça.
-
Massimo Lorenzi : Et le syndrome de la grosse tête ?
- Hélène Rollès : Non, moi j'ai été épargnée.
-
Massimo Lorenzi : Est-ce qu'on se sent arriver à une autre identité? Est-ce
que tout d'un coup vous vous êtes dit mais finalement je suis un peu un être
humain supérieur aux autres parce que je suis une star ?
- Hélène Rollès : Non, non, non.
-
Massimo Lorenzi : Vous dîtes pas ça par fausse modestie ?
- Hélène Rollès :
Non, pas par fausse modestie. Non, non. Je ne me trouve rien de plus ni rien
de moins que les autres d'ailleurs.
-
Massimo Lorenzi :Est-ce qu'à cette époque vous avez du jouer un rôle pour
être conforme à l'image que l'on avait de cette Hélène très lisse et
consensuelle ?
- Hélène Rollès : Non, parce que en fait cette image c'est moi qui
l'ai créée donc en fait le rôle à été créé pour moi et ce
personnage... on m'a dit tu vas jouer tel personnage qui va être comme ci,
comme ça. On m'a dit tu vas jouer cette fille quoi... et donc c'est moi qui
lui a donné vie de part ma nature donc en fait, j'étais quand même proche du
personnage.
-
Massimo Lorenzi : A l'époque de ce succès, vous vous êtes sentie être une
sorte d'excellent produit commercial qu'il fallait rentabiliser au maximum,
franchement ?
- Hélène Rollès :
Non. Moi non. Peut-être les autres... je ne sais pas... sûrement les
autres... enfin moi je ne peux pas me prendre pour un produit vu que je suis
quand même...
-
Massimo Lorenzi : Mais vous aviez la sensation que l'on faisait ça de
vous, qu'on vous transformait en quelqu'un qui devait rapporter de l'argent,
qui devait faire des tournées, non ?
- Hélène Rollès : Non, on ne m'a jamais obligée à faire
quoique ce soit, on a jamais... maintenant eux ils ont fait des produits dérivés
peut-être ou des choses comme ça mais en tout cas moi personnellement non.
-
Massimo Lorenzi : A ceux qui rêvent de la notoriété, qu'est-ce que vous
leur dîtes, vous qui l'avez connue et qui la connaissez encore d'une
certaine manière ?
- Hélène Rollès : Ben je ne sais pas moi... Rien que la
question ça me fait drôle de rêver d'être connue... enfin je ne sais pas.
Moi, je n'ai jamais rêvé d'être connue. Je ne vois pas ce que ça apporte
si ce n'est qu'on peut prendre la parole ou enfin que l'on vous écoute peut-être
plus mais voilà... c'est tout sinon... être connue pour être connue, je ne
vois pas ce que ça donne.
-
Massimo Lorenzi : Pourquoi avez-vous arrêté presque du jour au lendemain
après cinq ans de succès, je crois? Pourquoi tout d'un coup ?
- Hélène Rollès : Ben j'ai arrêté parce que j'étais
fatiguée mais c'est vrai que j'ai arrêté du jour au lendemain. Ça c'est sûr
!
-
Massimo Lorenzi : Fatiguée de quoi ?
- Hélène Rollès : Fatiguée du rythme, fatiguée parce que
je m'occupais beaucoup des fans donc c'est prenant. En fait, on donne, on
donne et je m'étais un peu oubliée dans l'histoire, et donc à force de
donner je me suis dit : "Et moi alors ?" Et voilà, je me suis arrêtée pour me
reconstruire un peu parce que je n'ai pas eu le temps de me construire au
jour le jour. Je m'étais oubliée donc il a bien fallut que je prenne ce
temps-là pour... et je l'ai pris après du coup. Comme quoi je ne suis pas
supérieure aux autres car il me faut aussi mon temps pour me construire.
-
Massimo Lorenzi : Vous arrêtez. Vous disparaissez de la circulation.
Comment est-ce que vous avez vécu ce passage entre Hélène "starifiée"
et puis celui d'une sorte de jeune retraitée, si j'ose dire ?
- Hélène Rollès : Oh non, pas une jeune retraitée ! Non,
j'ai vécu très bien moi... je me sentais très bien... c'est ce que je
voulais faire donc tout s'est bien passé pour moi. Je me suis reposée, je
me suis retrouvée et puis voilà... maintenant tout va bien.
-
Massimo Lorenzi : A l'époque de cette gloire très forte, comment est-ce
que vous vous êtes protégée des intrusions d'une certaine presse people,
des paparazzis qui je suppose ont dû vous traquer ?
- Hélène Rollès : C'est difficile de se protéger parce
qu'ils sont partout. Enfin moi, je sais que j'ai été suivie trois mois
jours et nuits. Ils étaient sur le toit en face de chez moi et ils étaient
dans ma voiture quand je descendais. Enfin, ils étaient partout pendant
trois mois. Mais il n'y a rien à faire si ce n'est de les supporter en fait.
-
Massimo Lorenzi : Et quand on lit des ragots sur soi ?
- Hélène Rollès : Moi, ça m'est égal! J'en ai tellement
lus que de toute façon j'ai ma conscience pour moi... maintenant, on ne peut
pas empêcher les gens de lire, mais bon.
-
Massimo Lorenzi : Aujourd'hui, vous décidez de revenir d'une certaine
manière, vous amorcez un retour. Il y a une série dans laquelle vous
participez, il y a un disque qui est en préparation, je crois. Pourquoi
est-ce que vous revenez, franchement? Est-ce que c'est par nostalgie d'une
certaine gloire? Est-ce que c'est par goût de l'argent ? Pourquoi
revenez-vous ?
- Hélène Rollès : Parce que j'ai envie de prendre la parole
aujourd'hui. J'ai toujours été qu'une interprète de chansons pour enfants
en fait. C'est ce que je faisais et donc c'est légitime de vouloir
s'exprimer à un moment. Comme j'ai la chance de pouvoir le faire, ben voilà
je vais le faire avec un album qui viendra de moi.
-
Massimo Lorenzi : C'est pas la nostalgie de la poussière de gloire ?
- Hélène Rollès : Non, moi je ne suis pas nostalgique. De
toute façon, on ne revit jamais deux fois la même chose donc je ne vois pas
comment je pourrais revivre ça. Je l'ai vécu une fois.
-
Massimo Lorenzi : Et si vous refaites des concerts et que cette fois-ci
personne ne vient vous voir ?
- Hélène Rollès : (en riant) Je n'en ferai plus alors si il
n'y a personne. Mais je vais quand même tenter de ressortir un album et puis
si il marche il y aura du monde au concert et puis si il ne marche pas je
ferai autre chose et puis c'est tout. Je ne m'angoisse pas plus que ça moi.
- Massimo Lorenzi : Vous avez l'air comme ça très sereine, très détendue
!
- Hélène Rollès : Ben ouais ! Il faut faire les choses et puis après
on voit... parce que si l'on se dit que si ça ne marche pas on fait rien...
enfin je ne sais pas. Il faut faire et puis on voit comment ça se passe.
-
Massimo Lorenzi : Vous ne craignez pas que l'on vous accole l'étiquette
d'Hélène de Hélène et le garçons toute votre vie et d'avoir cette étiquette
d'ex-vedette? Ce n'est pas quelque chose que vous craignez pour la suite de
votre parcoure ?
- Hélène Rollès : Non! Pour l'instant c'est grâce à ça
que je suis connue donc je ne vais pas m'en plaindre et puis c'est une image
sympa, ça rappelle de bons souvenirs aux gens et voilà. Maintenant si
j'arrive à faire d'autres choses ou si mon album est fort bon ben ça va
peut-être évoluer et puis sinon ça restera comme ça ou je ne sais pas...
Je n'ai pas peur de ça, non.
-
Massimo Lorenzi : Le succès, qu'est-ce qu'il vous a rapporté ?
- Hélène Rollès : Des moments de joie immenses. En fait,
c'est ça que j'en retiens. Des moments forts humainement avec des gens et de
voir ces enfants heureux... C'est ça qui m'a rapporté.
-
Massimo Lorenzi : Et la peur de l'ombre, vous l'avez ?
Hélène Rollès : La peur de l'ombre ? La peur de quoi ? De
tomber dans l'oubli et tout ça ? Non. Déjà, j'ai eu cette chance énorme
d'avoir été connue maintenant si on doit plus me connaître et bien tant
pis ! Non, je n'ai pas peur.
-
Massimo Lorenzi : Une dernière question, si vous le permettez. Qu'est-ce
que vous pensez de ces personnes qui deviennent des stars uniquement parce
qu'elles font partie d'un bon plan marketing ? Je pense au bon plan marketing
de M6 sur Loana. Est-ce que cela vous inspire quelque chose, cette
starification-là ?
Hélène Rollès : (Soupire)
-
Massimo Lorenzi : Parce que la votre était différente quand même ?
- Hélène Rollès : Ben oui ! Parce que moi j'ai quand même
beaucoup travaillé donc je ne sais pas quoi en penser de ça. Tant mieux...
enfin... je la vois elle... je n'ai pas du tout vu Loft Story puisque je n'étais
pas en France. Je suis revenue, il y a trois mois des Antilles donc j'ai vu
aucune images de ce truc mais j'en ai entendu parler. Je la vois elle... je
l'ai croisée l'autre fois dans une émission de télé. Je la trouvais
gentille et elle avait l'air d'être heureuse et tout. Je me dis tant mieux
quoi. Enfin tant mieux pour elle et pourvu que ça dur... maintenant c'est
vrai qu'elle n'a pas fait grand chose mais si elle est là c'est qu'il y a
des gens qui l'aiment. Donc ça fait plaisir à certaines personnes, donc
voilà.
-
Massimo Lorenzi : Moi, je vous sens hyper-positive, hyper-sereine, très
calme.
- Hélène Rollès : Ouais !
-
Massimo Lorenzi : Quand on dit de vous qu'elle est "nunuche", ça
vous fait quoi, franchement ?
- Hélène Rollès : Ben, parce qu'ils confondent sûrement avec
le personnage de la série qui est un peu plus fleur bleue, un peu plus
traditionaliste que moi quoi... mais bon maintenant quelqu'un qui dit ça de
moi et qu'il ne m'a pas rencontré et bien tant pis!
-
Massimo Lorenzi :Merci beaucoup.
- Hélène Rollès : Merci à vous.
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