Les passages télé et radio

 

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[ SUCCÈS ]

 

 

 

Nous vous proposons de (re)découvrir l'intégralité du commentaire de Christophe Piétri qui accompagnait le reportage, puis l'interview d'Hélène réalisée par Julien Courbet en direct, sur le plateau de l'émission Succès, diffusée le vendredi 24 mars 1999 sur TF1.

 

 

> Commentaire

 

Souvenez-vous, c’était en 1993 : une star est née. Son nom : « Hélène ».

Hélène, vous l’avez peut-être oublié mais ce fut une folie qui déferla quatre années de suite sur toute la France.

« C’est émouvant » (Hélène, à Cannes)

Puis Hélène a disparu. Elle s’est retirée il y a trois ans. Un ras le bol survenue sans crier gare, presque du jour au lendemain. Elle était en pleine gloire mais elle n’en pouvait plus :

Hélène – « J’étais tellement fatiguée, je n’avais pas envie de tricher surtout, c’est pas mon truc. Donc quand j’ai senti que je n’avais plus rien à donner, j’ai dit bon ba j’arrête. Et puis j’allais pas tricher, et puis j’aime pas me force. Et puis voilà quoi ! ».

 

La vie d’Hélène c’est un feuilleton qui commence au Mans le 20 décembre 1966. Une petite fille très jolie, une scolarité normale, une adolescence passée à fréquenter la Rotonde, la grande salle de spectacle de la ville. Les soirs de concerts, elle vend les billets, sert les cafés aux artistes et peluches les pommes de terre… et fait la vaisselle. Et tout cela, bénévolement.

 

Hélène (en montant les douches dans les coulisses) : « C’était pas équipé du tout. C’était pas une cuisine, donc la vaisselle, voilà où je faisais la vaisselle ! T’as l’eau qu’arrive là et toi t’ai en dessous… Voilà, j’ai fait ça presque un an. »

 

Le truc d’Hélène, c’est la chanson. Mais c’est une timide. Sa chance, elle la doit au formidable culot de Sophie sa sœur. Quand Dorothée est de passage au Mans, la grande sœur d’Hélène force la porte du producteur, Jean-Luc Azoulay.

Hélène -  « Ma sœur est allée voir Jean-Luc en lui disant : j’ai ma petit sœur qui aimerait chanter »

Jean-Luc Azoulay – « On a été un peu obligé d’écouter cette jeune fille à la fin du spectacle, et c’était Hélène ».

Hélène – « Et moi je suis arrivée avec mon tablier et il m’a dit « c’est toi qui veut chanter » et j’ai dit « ben oui, pourquoi pas » ».

JLA – « Et on l’a testé au piano avec Gérard Salesses qui est le compositeur des chansons de Dorothée, et on s’est aperçu qu’elle chantait très bien. »

Hélène – « Il m’a dit bon : ba écoute, vient à Paris. Et un mois plus tard je faisais mon premier 45 tours. »

 

Dans ses grands yeux verts, le tout premier disque, connaîtra un succès mitigé. Hélène plait, mais ne décolle pas. Jean-Luc Azoulay, qui a découvert Hélène et qui a déjà une playade d’artistes à son actif, veut croire au succès de sa nouvelle recrue. Alors, pour la garder, il l’embauche comme simple standardiste dans sa société, AB Productions : Hélène va décrocher le téléphone, et classer le courrier de Dorothée, pendant un an. Mais la chance sourie une fois de plus à Hélène. AB Productions se lance dans les sitcoms. Jean-Luc Azoulay cherche désespérément des comédiens. Il pense, à sa standardiste.

JLA – « On a pensé à Hélène, qui était donc la standardiste, mais qui était aussi chanteuse et qui avait fait un peu de comédie. On l’a testé, elle a été formidable. Et ça a donné les premières apparitions d’Hélène en tant que comédienne. »

 

Dans Premiers Baisers, Hélène n’est que la grande sœur de Justine. Un rôle de second plan qu’elle va joue pendant un an. C’est un succès d’estime. Mais quelque chose est en train de changer pour Hélène. Une révolution douce mais implacable, perceptible dans le courrier des admirateurs. Des milliers de lettres qui arrivent, tous les jours, chez AB.

JLA – « Les gens écrivent, et on s’aperçoit qu’il y a finalement un amour qui naît pour cette personne. Et que cet amour est partagé par des millions de gens. Et puis c’est tout, on s’en aperçoit tout naturellement. »

 

Les téléspectateurs veulent voir Hélène avant tout. C’est chose faite avec Hélène et les garçons. Le 11 mai 1992 la série démarre. Elle rassemble en moyenne tous les jours, cinq millions de téléspectateurs. L’histoire est simple : des copains et des copines qui étudient dans une fac qui n’existe pas, et qui se retrouvent à la cafétéria. Et ça marche !

JLA – « On a pas essayé de faire branché. On n’a pas essayé de faire moderne. On a fait quelque chose de sincère. Et je pense que cette sincérité, même si elle a été attaquée, a plu au public. Et qu’Hélène, au milieu de tout ça, a merveilleusement représenté cette sincérité. »

Hélène – « Les phrases clés de la série ?… On va à la cafète !… Allé les filles, on va à la cafète ! Par exemple. »

 

La carrière d’Hélène explose. Plus rien ne pourra la stopper, si ce n’est elle-même. Hélène est partout : sur les plateaux de télé, dans les magazines, elle enchaîne tournage sur tournage. Elle ne peut plus faire un pas dans la rue.

Hélène – « Disons que ça fait drôle c’est vrai. Que quand du jour au lendemain tu ne peux plus sortir de chez toi. Que tout le monde te reconnaît. Au début j’étais peut-être un peu parano. Je regardais mes chaussures, j’ai essayé de me cacher. Et puis maintenant je le vis très bien, j’ai réussi à gérer ça quoi. »

 

Le succès est tel qu’Hélène se vend partout à l’étranger. Hélène, la petite standardiste des débuts, peut à présent se lancer dans sa vraie passion : la musique. Elle remplie d’abord le Zénith,… puis Bercy, 12 000 fans tous les soirs, à guichets fermés, personne, n’a fait mieux. Chaque concert est une folie, qui frise souvent l’émeute. Ce rythme là, Hélène va le tenir jusqu’au bout. Mais le public en demande toujours plus. Les premiers signes de fatigue commencent à apparaître. Personne ne le sait encore, mais Hélène, veut décrocher.

Hélène – « Moi j’ai arrêter… tout arrêter du jour au lendemain, parce que moi je suis un peu comme ça. C’est à dire que j’étais bon, déjà, extrêmement fatiguée, et j’avais tout donné en fait. J’avais plus rien à donner. »

JLA – « Elle m’a dit : quand j’arrive au studio, je m’ennuie, j’ai plus envie de tourner. Donc, ça voulait dire qu’il fallait qu’elle arrête de tourner puisqu’elle avait franchi une étape, et elle n’avait plus de plaisir à faire son métier… »

 

Ici : des images d'Hélène dans New-York

 

 

Hélène a gagné beaucoup d’argent, elle peut donc aujourd’hui en profiter. Elle voyage incognito. Cette fois c’est New-York. Elle a digéré son incroyable aventure. Hélène désormais, c’est  une fille comme les autres.

Hélène – « Maintenant je vie normalement. Disons qu’à l’époque je vivais mois normalement, j’avais moins le temps de vivre. Donc maintenant, je vis comme toute le monde… Avec la chance de pouvoir voyager. Ça c’est une chance énorme, et donc j’en profite. Mais sinon, ma vie, elle est tout à fait normale. »

 

 

 

> Interview

 

 

Julien Courbet : - Alors Hélène, on a revécu avec beaucoup de plaisir ce fantastique conte de fées (puisque c’est un conte de fées). Pourquoi avoir arrêté ?

Hélène : – J’ai arrêté justement parce que j’étais fatiguée, parce que je n’avais plus rien à donner. Et comme je n’aime pas tricher, voilà, j’ai arrêté.

 

Mais sincèrement Hélène, toute cette folie qu’il y avait autour de vous (on a vu des crises d’hystérie). Ca ne vous manque plus du tout ?

– Mais si bien sûr ça me manque. Mais, il faut que je sois sincère. Mais à la fin j’étais fatiguée, je voulais me reposer. Mais bien sûr aujourd’hui ça me manque, j’ai envie de retrouver tout ça, c’est sûr.

 

La critique a été parfois très dur. On y a tous eu droit mais il y a eu des « bondasses », j’en passe et des meilleures. C’est vrai !

– Ouais, ouais : « Bondasse », « bondasse idiote », tout quoi !

 

Comment vous avez vécu ça ?

– Sincèrement, moi je m’en fichais complètement. C’est l’avis d’une personne, que je n’avais jamais vu avant donc moi, ça me glissait dessus. Moi ce qui compte, c’est l’amour du public.

 

Hélène, vous savez qu’en France on aime bien coller des étiquettes. Est-ce que vous n’avez pas peur, vous qui avez envie des faire des tas de choses, de rester à vie « Hélène, de Hélène et les garçons ».

– Oh non, je n'ai pas peur. Non, non, non ! Bon, c’est sûr que mon nom de famille c’est « Rollès », ce n’est pas « et les garçons » (rires). Mais sinon, non non, j’ai pas peur de ça. Je vais faire plein d’autres choses et puis ça va passer.

 

C’est quoi l’avenir pour Hélène Rollès ?

– Là, je suis en train de faire un nouvel album. Et puis je vais sûrement refaire de la télévision parce que ça me manque aussi. Tout me manque maintenant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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